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tout le collaborateur zélé des deux fameux journaux de la Russie, le Kolokol (Cloche) de Herzen et le Sovréménik (Actualité) de Tchernichevsky. En même temps, il fallait vivre, et il subvenait à son existence par des articles que publiaient les revues russes sur divers sujets scientifiques.

Mais les ciseaux de la censure guettaient tous les articles publiés, sous son nom ou sous des pseudonymes. Un travail était-il supprimé, il en envoyait aussitôt un autre. Telle était sa puissance de travail que, ayant à écrire un mémoire en trois parties, il dut envoyer successivement plusieurs articles pour remplacer ceux qui furent supprimés par la censure, et pourtant aucun arrêt n’eut lieu dans la publication.

Malgré ce labeur acharné, il lui était devenu graduellement impossible de lutter contre la misère. Il prit une résolution prompte, celle d’étudier le chinois et le japonais pour aller professer dans une grande école de l’Extrême-Orient. C’était en 1873, et dès le commencement de l’année 1874, il partait pour Yeddo, invité par le ministre de l’Instruction publique à réorganiser une école russe fondée pour les étudiants japonais. L’institution prospéra à souhait, les élèves accoururent en grand nombre pour s’initier aux méthodes scientifiques de l’Occident dans leur propre langue. La part de Metchnikoff fut une des plus grandes dans le travail