Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/8

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puis traqué par la police autrichienne, il réussit à la dépister et s’enfuit pour Livourne, où il entra dans le détachement de Milbitz. Après de nombreuses péripéties, il atteignait enfin l’Italie méridionale et combattait dans les Calabres, puis sur le Vulturne, où il fut grièvement blessé par l’explosion d’une mine. Couvert de contusions et de plaies, au côté droit, aux poumons, aux jambes, il fut emporté à l’hôpital de Naples où des camarades dévoués, entre autres le bon et grand Alexandre Dumas, le soignèrent avec dévouement et l’arrachèrent à la mort.

Les années suivantes, à Naples, à Livourne, à Florence, à Genève, furent en grande partie consacrées par Léon Metchnikoff à la propagande politique et sociale. Grâce à ses connaissances variées et surtout à sa pratique des dix principales langues de l’Europe, il était devenu l’intermédiaire naturel entre les hommes éminents des partis révolutionnaires, patriotes ou socialistes, tels que Garibaldi, Herzen, Bakounine ; il eut à remplir des missions périlleuses en Italie et en Espagne : lorsqu’on faisait appel à son dévouement, il était toujours prêt. Malgré la maladie, il semblait ne pas connaître la fatigue : la fièvre même l’aidait à travailler davantage ; discours, conférences, lettres, articles de journaux et de revues en diverses langues, son œuvre de propagande était incessante. Il fut sur-