Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, VII.djvu/158

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place de mon père, fus le guide de ma jeunesse et me conservas le commandement de cette bande qui était mon héritage… L’occasion était belle cependant ; la tentation aurait pu te venir d’exploiter pour ton compte… Tu n’en fis rien, honnête Pietro !

PIETRO.

Oh ! je me rends justice, je ne suis pas un homme de haut vol.

FALSACAPPA.

Que veux-tu dire ?

PIETRO.

Je ne suis pas fait pour le commandement. Je suis fait pour tenir auprès de toi l’emploi de confident et pour t’admirer… Que me faut-il, à moi ? Que tu me regardes de temps à autre… l’air ému… le regard humide, en me disant…

FALSACAPPA.

« Mon vieux canard !… »

PIETRO.

Cela me suffit, à moi.

Les trois brigands, au fond, élèvent la voix.

FALSACAPPA, se retournant.

Qu’est-ce ?…

PIETRO, bas.

Mais d’autres, peut-être, trouvent que cela ne leur suffit pas.

FALSACAPPA.

Que veux-tu dire ?

PIETRO, montrant les trois brigands, bas.

Ces messieurs, je crois, ont l’intention de t’adresser quelques observations.