Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/112

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Schuré, qu’il faudrait souvent citer, a poussé au dernier degré d’intensité ce qu’on pourrait appeler la symphonie dramatique, inaugurée par Gluck dans l’ouverture d’Iphigénie en Aulide, continuée par Beethoven dans celle de Léonore et par Weber dans celle de Freyschûtz. »

D’abord émane des profondeurs do l’orchestre un chant religieux et grave. Il s’efforce, il désire, il monte, il a parfois la langueur d’une plainte et parfois l’ardeur d’une extase. Il s’enfle, il s’élève do plus en plus vers le ciel pacifique et glorieux. Le De profundis s’achève en Hosannah. Vainement les sonorités obstinées des violons l’enveloppent, éveillant l’idée d’un brouillard crépusculaire plein d’apparitions haineuses ; il triomphe des pièges, domine les ténèbres et, le jour étant venu, se développe