Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/114

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des bras, éclate avec une farouche vigueur ce chant forcené que Charles Baudelaire appelait « le cri du damné exultant dans la damnation » ! Nous sommes bien dans l’enfer en effet, dans un enfer étrange, où l’homme est supplicié par l’excès de la volupté. Il voudrait en sortir, s’enfuir vers la vie, dût-il souffrir, dût-il mourir. Mais les caresses infinies de l’amour se resserrent autour de lui, plus douces et plus fortes. Il y a en ce moment dans l’orchestre des phrases mélodiques qui s’enroulent comme des liens ; les râles de la joie redoublent, les formes apparues dans les rythmes se font plus onduleuses, les bras sont plus enlaçants ; le captif ne sera point délivré ! Cependant la crépitation crépusculaire des violons s’étend sur l’enfer. Un chant grave et religieux écarte les té