Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans la chambre nuptiale, doucement éclairée, puis les voix, à leur tour, si jeunes, si fraîches, si tendres, s’éloignent et s’éteignent, les nouveaux époux sont seuls pour la première fois. Ne cherchez pas dans leurs épanchements l’amour cruellement langoureux qui attache Tannhseuser à Vénus, ou la passion sanglotante d’Iseult pour Tristan. L’union douce de deux âmes, l’hymen de deux candeurs, l’une céleste, l’autre terrestre, mais presque céleste à force de pureté, la fusion de deux anges en un seul ange, telle est cette nuit de noces. Si beaux, si chastes, ils chantent comme on prie, et leurs cœurs sont des lyres vierges.

Mais le perfide conseil d’Ortrude s’est glissé, tentateur, dans l’esprit d’Elsa. Elle voudrait connaître le nom, la nature, la patrie du héros qu’elle embrasse. En vain