Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/151

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un mot, tout le. vouloir de la passion humaine, déshérité de pouvoir, voilà ce qu’exprime, dans son déroulement qui se hausse avec angoisse et s’abaisse avec une pénible lenteur pour se relever encore et encore et toujours, le prélude sanglotant de Tristan Et Iseult.

Le héros de Cornouailles et la magicienne d’Irlande sont montés sur le beau navire. La clémence ironique de la mer et du vent les conduit vers le roi Mark. Iseult doit épouser le roi, et c’est Tristan qui la mène. Inquiets, mordus déjà par les angoisses futures, ils se redoutent l’un l’autre, ils se fuient ; il leur semble qu’ils se haïssent. L’épouvante de s’aimer est le commencement de leur amour. Ils ont à la fois la peur d’une ivresse qui serait plus terrible que la mort, et l’inconscient désir