Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/152

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d’une mort où toutes les ivresses seraient fondues. Les vagues roulent, mélodieusement rythmées ; un mousse, là-haut, chante à la cime du mât, et sa voix est peut-être la plainte d’un souffle venu de loin, dans les plis soyeux du pavillon. C’est dans ce calme que se déchaîne la tempête de leur âme. « Qu’il vienne, ce Tristan ! Un jour que, blessé, il dormait, j’aurais pu venger sur lui le meurtre de Morold. Hélas ! éveillé à ce moment, il m’a regardée dans les yeux, et je n’ai pas osé lever l’épée. Pourquoi n’ai-je pas osé le tuer ? Ah ! qu’il vienne, et qu’il me rende hommage puisqu’il est le vassal du roi qui sera mon époux ! Dis-lui qu’il se hâte, Brangaene. C’est la mort que je veux boire avec lui dans le breuvage de la réconciliation. » Il

Vient en effet. Ils se regardent l’un l’autre