Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/154

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mousse, à la cime du mât, mêle au vent sa chanson ; que les matelots qui carguent les voiles rythment de cris brefs leur besogne, au milieu du grand bruit joyeux de la mer sereine : ils ne voient plus rien, ils n’entendent plus rien, ou plutôt ils voient tout, ils entendent tout, mais elle en lui et lui en elle. Ils s’isolent, extasiés, dans l’indissoluble joie de s’appartenir. Comme il déroule largement ses anneaux, le serpent mélodique du thème de l’amour ! Comme il les enlace, les enveloppe dans des caresses qui, plus étroites, les étoufferaient et leur feraient rendre lame, ô délices ! dans la bouche l’un do l’autre !— Quelles sont ces clameurs cependant ? Pourquoi ce tumulte et cette foule en joie qui se groupe ? De quel roi célèbret-on l’arrivée ? « Jetez l’ancre, voici le