Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/158

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des forêts de l’Inde veut que sa vie éparse se dissémine dans l’abîme du Rien, ils se perdent dans le Nirvana de l’amour, et déjà, ayant cessé d’être, n’ayant plus de leur amour qu’une vague notion délicieuse, ils se fondent dans leur âme commune qui leur semble, immense et obscure, l’âme universelle du monde. — Brusquement, des flambeaux et des cris ! Le traître Melot les a pris au piège, et le roi Mark, averti, les surprend. Eux, pareils à des somnambules mal réveillés, ne savent pas ce que c’est que cetto lumière et ne comprennent pas ce qu’on leur veut avec ce bruit et ces reproches. « Au pays de Tristan, aucun soleil ne luit ; veux-tu me suivre, Iseult, dans la ténébreuse patrie où l’on naît pour la mort ? » Cependant, un outrage de Melot a fait bondir Tristan. Il