Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Alors, pendant que le serviteur fidèle descend vers la petite crique où abordera le vaisseau, Tristan, tout blessé, tout saignant qu’il est, so dresse ! Un instant encore, et sur sa poitrine où elle baisera sa blessure, il pressera Iseult sanglotante de joie. Tristan possédera Iseult ! Tous les souvenirs, tous les désirs le prennent à la gorge. Il se tord dans l’angoisse heureuse de son impatience ; son délire d’amour s’exaspère jusqu’à la rage : « Je te veux ! saisis-moi ! » De ses mains furieuses de passion, les vêtements où son sang s’est figé, les bandes do sa plaie, il arrache tout dans un paroxysme suprême, et, au moment où son éternel désir va paraître devant lui, il bondit, effrayant de joie, ot retombe sur la terre rougie, et son sang est heureux do couler si près d’Iseult. —