Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/178

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montre seul et se développe ; le masque joyeux est tombé, on voit la tristesse du visage. Puis les cors, à voix basse et comme de loin, émettent un chant solennel, hautain, religieux. Il répond à la triste rêverie comme une promesse de gloire et de délivrance. C’est en effet l’hymne glorieux dont Hans Sachs a salué Luther et la Réforme, et qui a valu à cet ancêtre une popularité incomparable. Mais le philosophe est cordonnier. On entrevoit dans l’orchestre la chanson alerte et joyeuse de l’atelier ; seulement elle est reprise si doucement par les instruments à cordes et dans un mouvement si ralenti, que l’on devine facilement que Hans Sachs accomplit sans ardeur la tâche ouvrière, qu’il lève les yeux pour considérer le ciel, et qu’il se perd en des rêveries profondes. Presque en même