Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/182

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vient d’annoncer les maîtres-chanteurs de Nuremberg ! Ils sont pesants et solennels. Ils s’avancent précédés par mille bannières flottantes ; et le thème qui rythme leur marche pompeuse et magistrale, c’est leur essence elle-même faite musique. Ils montent sur l’estrade, ils s’asseyent, ils sont graves.

Or, la foule a reconnu Hans Sachs, et, entonnant l’hymne que le prélude a fait prévoir, elle rend hommage au glorieux cordonnier. Ce chant est un cri de reconnaissance, libre et religieux, poussé par un peuple entier ; l’effet en est tel qu’on peut affirmer que jamais Richard Wagner luimême n’a écrit une page plus sereine et plus saisissante que celle-ci. Cependant l’heure du concours est venue. On hisse sur un tas de mousse le misérable Sixtus