Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/183

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Beckmesser, encore endolori des coups de bâton qu’il a reçus la veille. Il est plein de confiance, parce qu’il a dérobé dans l’atelier de Hans Sachs le poème de Walther écrit de la main du cordonnier. C’est le corbeau voulant chanter la chanson du rossignol. Vains et grotesques efforts ! Il se trompe, il confond et,’mêlant à des bribes du lied qu’il n’a pu retenir des souvenirs de sa sérénade, il arrive au plus piteux et au plus comique résultat. On le siffle, on le hue, on le chasse. Walter chante à son tour. Dès les premiers vers, il a conquis la populaire assemblée. Dans cette poésie naturelle, conforme aux sentiments de l’âme , elle reconnaît la poésie nationale que les maîtres-chanteurs avaient emprisonnée dans la cage d’une règle étroite, et qui, enfin rompant les barreaux, s’enivre d’air et de liberté. Les pédants,