Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/196

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le possédera, possédera la puissance suprême. Il faut, il est vrai, pour le conquérir, abjurer l’amour. Le gnome, le monstre à demi formé, né dans les lieux inférieurs, n’hésite pas ; que le pouvoir lui soit donné : il veut bien ne plus aimer ; et, parmi l’épouvante des flots repoussés et des fillea du Rhin qui s’effarent, avec une force exaspérée par son mauvais désir, il atteint la cime où l’Or rayonne, blasphème l’Amour, s’empare du bloc précieux et disparait dans un gouffre pendant que Woglindo qui chantait, et Wellgrunde, qui riait, et Flosshilde qui fuyait, pleurent, pleurent l’Or enlevé, et se désespèrent, les innocentes, de leur jouet disparu.

Sur la haute montagne, le dieu est endormi, son front sur les genoux de Fricka qui veille. Hors des brumes écartées par le