Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/218

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— Nul n’est venu ; pourtant quelqu’un est là, — C’est le Printemps qui rit dans l’air, autour de tes cheveux. Plus de tempêtes, plus d’obscure solitude. Le clair mois de mai, le jeune guerrier, est venu dans son armure fleurie et chasse le noir hiver. Il rejoint dans la fête de la nature sa fiancée, la jeunesse. Et cette nuit où je t’aime est la nuit des noces infinies de la Jeunesse et du Printemps ! » Elle répond : « Le Printemps, c’est toi ! Tu es celui que j’attendais dans l’hiver glacé et je suis celle vers laquelle tu devais venir, ô cher Printemps ! pour que mon âme fleurisse à jamais ! » Et longuement, longuement, tandis que le divin thème du regard échangé se développe, s’interrompt, recommence, se perpétue, ils se bercent dans la grâce languissante de leur jeune tendresse. « Mais,