Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/217

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apporté le malheur ici, carle malheur y était avant toi. Quel héros enfin m’arrachera au chasseur qui m’a volée ? Écoute, un jour dans cette cour, au milieu, d’un festin de noces, un étrange voyageur est venu. L’un de ses yeux est couvert d’un bandeau ; l’autre est un éclair qui ne s’éteint jamais. Dans ce frêno il a enfoncé jusqu’à la garde une épée, et s’est retiré en disant : « L’épée appartiendra à qui pourra l’arracher de l’arbre. » Tous ont tenté l’aventure, aucun n’a réussi. Arrache l’épée, ô héros ! et sauve-moi du chien Hunding. » Pendant qu’elle parle, l’étranger la considère dans une profonde extase, et lorsque, enhardi, il va l’étreindre contre sa poitrine, la grande porte, sous un souffle de l’air rasséréné, s’ouvre largement et le divin Printomps nocturne apparaît dans sa douce gloire. « Qui donc est venu ? dit-elle.