Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/223

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Alors, devant cette tendresse qui, pour une humble femmo errante, méprise les délices guerrières du Walhalla, Brunnhilde, la sauvage vierge, se sent pénétrée d’un attendrissement inconnu. Elle se penche pour la première fois vers l’humanité qui doit un jour, dans Siegfried et dans le Crépuscule des Dieux, l’absorber tout entière. « Que Wotan me châtie ! s’écrie-t-elle en fuyant, tu ne tomberas pas sous les coups du chasseur ! » Et, en effet, quand le duel entre le fils du Loup et le Hunding s’acharne au milieu des nuages tempétueux sillonnés d’éclairs, c’est elle, c’est Brunnhilde, qui, de son bouclier d’argent, repousse le glaive de l’époux. Mais Wotan, esclave de la nécessité, ne peut pas permettre le salut de son fils, et lui-même, de sa lance irrésistible, il faut qu’il brise