Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les dieux, pour que Wotan, mon père, se réjouisse à jamais dans le Walhalla, pour que tout, enfin, soit sauvé, je donnerais la bague que Siegfried m’a donnée ? Ah ! tu as perdu l’esprit, je pense ! » Waltraute fuit, pleine de malédictions. L’air s’assombrit autour do Brùnnhilde. Les flammes qui la gardent frémissent dans l’orchestre sur un rythme plus menaçant. Une fanfare s’élève, la fanfare de Siegfried ; mais, à mesure qu’elle s’approche, elle se déforme, devient peu à peu le thème de Gunther, et l’homme qui est là, debout, parmi les flammes vaincues, ce n’est pas le héros Siegfried.

Hélas ! pour conquérir Brùnnhilde au frère de Gutrune, Siegfried, grâce auTarnhelm, a pris la forme do Gunther.

Oublieux des ivresses récentes, il s’empare, pour un autre, de celle qui est à lui.