Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/259

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dans le bois. Ineffable tristesse de cette mélodie ailée au milieu du désastre qui s’apprête ! Tout à coup — la ligne de ses souvenirs l’a-1-elle conduit naturellement à Brùnnhilde, ou bien sa mémoire revenue est-elle un effet du nouveau breuvage que Hagen lui verse pour redoubler l’angoisse de la mort ? — tout à coup, il se dresse. « Brùnnhilde ! ô bien-aimée ! ô les chers bras do Brùnnhilde ! » Et c’est au moment où il songe à sa maîtresse avec la douceur de l’extase ancienne qu’il reçoit dans les reins le coup de lance de Hagen.

Après de tendres plaintes, entrecoupées par le râle, et où revient sans cesse le même nom adoré, trop longtemps oublié, Siegfried succombe. Une marche funèbre émane de l’orchestre. On peut dire que cette page égale, si elle ne les surpasse, les plus