Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/260

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majestueuses inspirations de Beethoven, et l’effet en est redoublé par la grandeur de la situation dramatique. Le sinistre convoi des guerriers qui portent le cadavre gravit péniblement la montagne, suivi par les blancheurs plaintives de la lune. ,

Dans la demeure des Gibichungen, la nuit, Gutrune attend son frère Gunther et son mari Siegfried. Des lamentations éclatent et le corps du héros est porté au milieu de la salle, parmi les sanglots des femmes et les clameurs des guerriers. Hagen, d’un mouvement rapide, veut arracher la bague que porte le doigt du cadavre ; mais, par un dernier effort de Wotan peut-être, défenseur de l’Anneau, le mort a levé le bras, qui lentement retombe. La foule pousse des cris de terreur ! Hagen luimême recule, et s’enfonce dans des rêveries.