Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/31

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dier un opéra de Richard Wagner, et c’était dans l’espérance de l’entendre que les Anglais rôdaient le soir devant le promontoire de Triebchen ! Nous eûmes toutes les peines du monde à détromper les braves gens de l’hôtel et à obtenir qu’on ne nous rendit pas les honneurs royaux.

Chez Wagner, les journées étaient charmantes. À peine entrés dans le jardin, les aboiements d’un énorme chien noir, avec des rires d’enfant sur le perron, saluaient notre arrivée, et le poète-musicien, à la fenêtre, agitait en signe de bienvenue son béret de velours noir. Plus d’une fois, notre visite matinale le surprit dans le costume étrange que lui prêtait la légende : redingote et pantalon de satin d’or tout broché de fleurs de perle ; car il avait l’amour passionné des lumineuses étoffes qui s’étendent