Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/30

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quiosités finirent par nous agacer un peu, et nous dîmes tout net au patron de l’hôtel que nous voulions être traités comme de pauvres diables de voyageurs que nous étions. Mais alors cet homme sagace prit un air très entendu, et se tournant vers moi, « Sire, dit-il, il sera fait selon les désirs de Votre Majesté, et, puisqu’elle l’exige, nous respecterons son incognito. » Ma Majesté ! vous pensez si nous pouffâmes de rire. La vérité, c’était que notre voyage à Lucerne avait coïncidé avec l’annonce dans les journaux de l’arrivée prochaine du roi de Bavière et que l’on me prenait pour le roi Louis, tandis que l’on prenait Villiers de l’Isle-Adam pour le prince Taxis. Quant à notre jeune compagne de route, on croyait fermement qu’elle n’était autre que madame Patti, venue à Lucerne pour étu-