Page:Mendès - Richard Wagner, 1886.djvu/44

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Parisiens étaient venus à Nonnenbourg, — musiciens, poètes, peintres, — afin d’entendre l’Or du Danube, de Hans Hammer, qui allait être représenté pour la première fois. Et de toute l’Europe, d’Asie aussi, d’autres gens étaient accourus. Il y avait l’abbé Glinck, magistral et bénin, avec son troupeau d’élèves blondes, — ainsi les Arétines suivaient Pierre d’Arrezzo ; la comtesse Loukhanofï éternellement blanche, laissant pendre l’élégie larmoyante de ses dentelles et de ses mousselines, pareille à un saule de neige, — comparaison d’autant plus exacte que la comtesse avait une jambe de bois figurant le tronc de l’arbuste ; Mme de Sternitz qui venait d’épouser le ministre de l’intérieur, en Prusse, et qu’on appelait la princesse Trompette, en moquerie de son petit nez très drôle, joli