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chassé du paradis terrestre, et qu’Éros s’envole éveillé par la goutte d’huile, et que Lohengrin interrogé s’en retourne, pour ne plus revenir, vers les splendeurs désormais sans joie de Monsalvat. Tristan et Iseult ont bu le philtre d’amour ; mais ce n’est pas seulement dans la coupe de Brangœne qu’ils se sont enivrés, c’est dans les yeux l’un de l’autre. D’un récit de chevalerie presque banal, et que bien des poètes auraient cru devoir laisser dans les petits livres de la bibliothèque bleue, Richard Wagner a fait le drame éternel des amants séparés par le hasard jaloux, et qui tombent morts, comme Roméo et Juliette, sans s’être enlacés, hélas ! une dernière fois. Mais c’est dans Parsifal, qui est la Légende comme la bible est le Livre, c’est dans VAnneau du Niebelung, c’est surtout