Page:Mercure de France, t. 77, n° 278, 16 janvier 1909.djvu/36

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MBRCVRE DE FRANCK— 16-1-1»og L’une après Cautre avec un cœur bouleversé, Je les ai vues se tordre et se décomposer... Tout le jou ryrenouant la trame résolue, Vivant dans le passéyje les avais relues. Je baignais dans Camour. Je vivais les instants Où vousfûtes heureusey où nous fûm es contents. Je me ressouvenais de la fièvre passée De laquelle mon âme était toute blessée Quandj’attendais ces lettres que vous m’écriviez, Ces lettres, où je vous sentais, où vous viviez, E t où pour moiy sans phrase et sans littérature, Vos secrets sentiments d’une fine écriture S’inscrivaient. — Vousparliez de vous-même, de moi, Et parfois je baisais avec un tendre émoi La place où votre nom brillait comme une étoile... — Tout lejour j’a i relu ces lettres qui dévoilent Un cœur. El quand le soiryhélas/cefutfini, Plein d’amertume, ainsiqueje l’avais promiSy De ces lettres defeuj’alimentailaflamme... Bientôt le souvenirfaiblira dans mon âme Comme un appeldu cor s’efface aufond d’un bois... J’aurai tout oublié, vos regards, votre voix. Je n’aurai même plus cette preuve incertaine Dont aurait pu jouir ma vieillesse prochaine, Plus rien que la mémoire où tout est confondu Et qui lorsqu’on l’interroge ne répond plus... Je rêvais à cela, les regards dans la cendre... La nuit autour de moi commençait à descendre, La nuit m’enveloppait de son obscur manteau, Et lefeu séteignait dans un dernier sursaut, Et son reflet dansait à l’or des reliures... L’amour coulait de moi comme cfune blessure. ..