Page:Mercure de France - 1891 - tome 3.djvu/135

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Toutes, toutes, sont bienheureuses
D’élargir leurs grottes ombreuses
D’où l’amour a fichu la peur
Par la fenêtre… déchirée,
« Et la fille déshonorée ? »
Rit dans sa barbe… de sapeur.


Plus fines que nous et meilleures,
Elles nous sont supérieures…
Chaque Français, dans tous les cas,
S’il les aborde, se découvre,
Et c’est le plus grand, dans le Louvre,
Qui sait saluer… le plus bas.


Belle, parfaite, reine, sainte,
Honnête, si ce n’est enceinte,
Tout cela s’applique fort bien
À la femme que tu veux être…
Mais… si l’on pouvait vous connaître ;
Ah !… quant à moi… je ne sais rien…


Devant vous je songe, immobile :
Tel, droit, sur son cheval Kabyle,
Bonaparte, au regard de lynx,
Sans suite, seul, un grand quart d’heure,
Au soleil des sables, demeure
Fixe et rêveur devant le Sphinx !


Germain Nouveau.