Page:Merlant - Bibliographie des œuvres de Senancour, 1905.djvu/66

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Lettres à Mme de Trouville sur le psychisme, par Quesné (Signé de Sén…). Sénancour admettrait un fluide subtil, que Dieu répandrait « avec une sublime industrie » dans tous les êtres, et diversifierait selon les organismes où il le verserait. Il verrait là une garantie de l’immortalité : Si Dieu, dit-il, avait créé un esprit pur, il faut reconnaître, à moins d’être aveuglé par les préventions, qu’il pourrait aussi l’anéantir. — Sénancour craint que le domaine de l’abstrait ne passe tout entier aux femmes, les hommes n’y trouvant rien d’assez moral ; il déclare qu’après la question morale, le psychisme, « qui n’est pas essentiellement impénétrable », s’impose. Il est très préoccupé du problème de l’immortalité.

Juillet. — De l’impartialité dans les écrits (sujet de concours donné à l’Institut). Signé : de Sén… — Allusion à Chateaubriand qui couvre la faiblesse des raisons par des ornements poétiques. Contre le charlatanisme. Contre le « penchant antisocial ». Il faut fondre successivement « le moi individuel dans le moi de la famille, de l’association, de la ville, de la patrie. » Contre la partialité du patriotisme et la tendance du moi à « s’envelopper ».

? — Article signé A. S. où il est dit que les romanciers ont encore un rang subalterne dans les lettres. Le roman est toujours comédie ou mélodrame.

Août. — Du style dans ses rapports avec les principes, le caractère et les opinions de l’écrivain ou de l’orateur. Deux articles (de Sén…). — Encore des allusions à Chateaubriand, —• à ceux qui ont des sentiments irréfléchis, des inclinations religieuses rapprochées de la dévotion populaire : « Mais ceux dont la sensibilité, trop étendue pour s’arrêter aux objets des passions, paraît vague et indécise parce qu’elle est pour ainsi dire universelle, ceux-là, s’ils sont religieux, le seront indépendamment de toute doctrine… » Il tient à avoir l’esprit bien fait, à éviter la propension « à voir partout des extrêmes », ce qui est, dit-il, le propre de Rousseau. Il parle de « l’homme (lui-même) qui, malgré les ténèbres où nous sommes plongés, devient religieux parce qu’il a du génie… Son style plein de force, de retenue et de grandeur… Ces rapports si vastes que l’expression doit embrasser… la rendront quelquefois incertaine et vague, mais féconde et sublime. » Il ne veut pas réduire « la magnificence de l’univers aux dimensions étroites de la mysticité. » Il a toujours développé l’inquiétude et « Vanxiété » en soi.