Page:Merrill - Les Gammes, 1887.djvu/34

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Ô rêve ! m’envoler vers les grèves d’aurore
Où se pâme en hurlant la houle de l’oubli !

la chair

Mourir, oh ! non, mon âme, au mois des moissons mûres !
Le sang surgit aux seins, la sève ouvre les fleurs,
Les pipeaux du désir vont rire en les ramures,
Et gloire au rose Eros, roi des zéphyrs siffleurs !

l'âme

La Mort et non l’Amour est la mère des hommes.
Le soleil s’éteindra comme un mauvais flambeau :
Mais seule, dominant les siècles où nous sommes,
La Sphynge est là qui rôde aux portes du tombeau.

la chair

Le ciel est gris de neige ou sombre d’hirondelles,
Mais éternels sont vos baisers, amants fidèles !