Page:Merrill - Les Gammes, 1887.djvu/50

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Avec le chœur caduc des souvenirs amers.
Adieu les floraisons, les feuilles et les fêtes,
Et les nids gazouillant au sein du vert des faîtes !

C’est la morne saison où du val et des faîtes
S’en viennent en maraude ours et loups des hivers
Le meurt-de-faim grelotte à la lueur des fêtes
Et sent en lui gronder la rage et les tempêtes !
Le lointain marinier plein de pensers amers
Invoque Notre-Dame en naviguant les mers.

La nuit le meuglement monotone des mers
Et la bise sifflant dans les sapins des faîtes
Soulèvent le vol noir des nuages amers,
La voix des vieux roseaux, orchestre des hivers,
S’exhale au long du fleuve au souffle des tempêtes,
Et, ô les glas de fer sonnant le deuil des fêtes !