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LES POINGS À LA PORTE

La neige, comme le regret qu’on a pour une morte,
Assourdit sur la route tous les bruits de la vie.
À peine la brise parfois soulève-t-elle
Les linceuls du souvenir dans le jardin où gèle
L’eau lourde des fontaines. C’est l’heure du silence
Où les chiens ont cessé de hurler à la nuit
Au fond des fermes dont nulle fenêtre ne luit.
Et les dernières fileuses du village sont couchées,
Chastes et s’étant dévêtues devant la Vierge Marie,
Après avoir prié pour leurs légers péchés.