Page:Merrill - Les Quatre saisons, 1900.djvu/209

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Ici la lampe baisse avec mon espérance.
Je veille seul parmi les esclaves du sommeil,
Et j’ose à peine penser au prochain soleil,
Tant je me sens mourir à force de souffrance.
Sur le mur reluisent une épée et une lance,
Armes vaines à ma main que le rêve a faiblie ;
La coupe est vide où je bus un passager oubli,
Quand la neige n’étouffait pas la mémoire des années ;
Et l’horloge s’est tue à force d’avoir sonné
Le passage des heures à mon indifférence.

Entends-tu tous ces poings qui frappent à la porte ?

Ce sont peut-être, chantant à voix forte,
Les amis qui ont quitté, la lanterne à la main,
Pour venir voir celui qui veille sur les livres,
L’auberge aux chambres chaudes du village voisin.
Leurs houppelandes doivent être blanches de givre
Comme celles des bergers à l’aube de Noël,
Et dans leurs bras ils doivent porter des branches de houx