Page:Merrill - Petits Poèmes d’automne, 1895.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Vainement les pauvres impotents,
Leurs pieds sur le seuil, chantent en chœur
D’importunes chansons du vieux temps
Sous le houx qui saigne comme un cœur.

Celle et celui qui leur donnaient l’or
Sont morts d’avoir eu peur de l’hiver
Dans la maison où l’horloge encor
Marque, sans le savoir, l’heure d’hier.

Le jardin se perd vers les confins
De la forêt interdite au jour
Qui hérisse en menace ses pins
Autour des trois croix du carrefour.

Et contre le crépuscule roux
L’on voit fuir sous les corbeaux du sort,
Comme une horde noire de loups,
Les vengeurs qui hurlent à la mort.