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LES DOCTRINES CHIMIQUES EN FRANCE

de nous retracer dans ses grandes lignes la série des transformations de la chimie. — Quelles étaient les principales préoccupations de ceux qui s’adonnèrent autrefois à des recherches chimiques ? Il semble, d’après l’opinion de Boerhave et de ses contemporains, que deux ordres différents de travaux se seraient réunis pour former une science unique ; la chimie provient de la fusion de la métallurgie et de la pharmacie. Entre ces deux branches de recherche très éloignées l’une de l’autre en apparence, il y avait des liens réels : métallurgistes et apothicaires travaillaient sur les mêmes matières, quoique avec des buts industriels différents ; dans quelques cas donc, les découvertes des uns pouvaient projeter leur clarté sur les recherches des autres et ils ne pouvaient mutuellement s’ignorer… Cependant, ce n’est point par ce qu’il y avait de commun dans les propriétés de corps qu’étudiaient simultanément médecins et métallurgistes que l’unité de la chimie se forma ; les deux sortes de travailleurs poursuivaient la solution de problèmes différents entre lesquels on remarqua bientôt une similitude dans les données ; les médecins espérèrent découvrir un remède universel qui guérit toutes les maladies et rendit la vigueur au corps affaibli. Les métallurgistes, de leur côté, cherchèrent à réaliser expérimentalement la transmutation des métaux, ou plutôt la transformation des métaux corruptibles en or, symbole de la santé, de la richesse et de là perfection. Sous l’influence du langage métaphorique des Arabes,