Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/325

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
la théorie de lémery

instruits plus en détail dans les laboratoires où ils apprendront plus sur cette matière qu’ils ne le feraient en consultant tous les livres[1]. »

Ces instruments, dont quelques-uns nous ont été conservés, nous seraient-ils tous familiers que nous ne saurions encore nous déclarer satisfaits ; nous voudrions encore connaître la manière dont les chimistes les employaient ! L’opérateur usait de bois ou de charbon, qu’il allumait quand il désirait provoquer des combustions, des distillations, des dissolutions ou des cuissons ; parfois il augmentait la violence du feu par l’action d’un soufflet ; d’autres fois, il l’atténuait en le recouvrant de cendre ; mais seulement l’expérience et l’usage lui permettaient de connaître approximativement les divers degrés de ce feu, que l’on n’avait point encore l’habitude de repérer au thermomètre. Mais le feu n’est qu’une petite partie de la pratique du laboratoire ; toute la cuisine opératoire, qui diffère d’une époque à l’autre et qui rend comme intuitive une partie de la théorie chimique, ne nous est qu’incomplètement accessible ; encore une raison d’être prudent dans l’interprétation des expériences.

Enfin, et c’est une difficulté que nous ne rencontrons pas chez tous les auteurs, Lémery semble n’attacher aucune importance à la classification théorique soit des substances, soit des réactions ; il les décrit les unes à la suite des autres, sans jamais

  1. Page 33.