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la théorie de lémery

même manière des réactions du même ordre. Là, sans que l’attention du lecteur soit sollicitée par l’auteur, se dessinait toute une classification des concepts que les chimistes du siècle suivant ont placée à la base de leur doctrine scientifique.

La chimie des végétaux est dans l’ouvrage de Lémery beaucoup moins intéressante que la chimie des minéraux. L’auteur décrit successivement, sans y attacher d’importance, les produits de la distillation des plantes, de leurs digestions, de leurs macérations, et il note les propriétés médicinales des corps ainsi obtenus — il s’agit du jalap, de la rhubarbe, du papier, du bois de gayac, de la mélisse, du charbon, de la cannelle, du quinquina, des girofles, de la noix de muscade, du cresson, des roses, des fleurs d’oranger, des fraises, des noix, du sucre, du vin, de l’opium, de l’aloès, du tabac, du benjoin et de la myrrhe !

Les extraits des végétaux étudiés se ressemblent beaucoup si l’on se contente de les examiner à l’aide des réactifs ordinaires du laboratoire ; au contraire ces extraits diffèrent considérablement si l’on considère leur action sur l’organisme humain ; l’auteur fidèle à sa méthode tente parfois de déduire de cette action la figure moléculaire caractérisant chacun d’eux : mais là, il ne fait que copier les physiologistes et médecins de son temps ; dans ce domaine Lémery n’apporte rien de neuf.

La description de la chimie animale est plus écourtée encore que celle de la chimie végétale.