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les doctrines chimiques en france

seront l’objet de notre prochain paragraphe, nous devons rappeler à quel point il est difficile de comprendre parfaitement le langage que l’on parlait autrefois. Les historiens de la chimie ont une tendance toute naturelle à admettre, comme allant de soi, que l’oxydation d’un métal est un phénomène semblable à la combustion de l’huile, du bois ou du charbon. Or, représentez-vous tous ces faits hors de toute interprétation théorique ; il y a entre eux, certes, des ressemblances qui les rapprochent, mais aussi nous constatons des différences fondamentales qui semblent tout d’abord les éloigner. En parlant de la calcination des métaux, nos savants ne visaient peut-être pas à fournir une théorie de la combustion en général. Et c’est pour cela qu’à l’encontre de ce qu’ont fait nos prédécesseurs, nous traitons successivement ces deux aspects d’un problème dont l’on reconnaît aujourd’hui l’unité.


D. — Qu’est-ce que la calcination ? C’est, nous ont répondu les chimistes du xviie siècle, une opération qui consiste à pulvériser différents corps par l’action du feu, soit par l’action du feu actuel de la flamme, soit par l’action du feu potentiel contenu dans les acides et autres substances corrosives. Cette opération peut s’effectuer sur les substances les plus variées ; sur les briques que le feu prive d’eau, sur les charbons qu’il réduit en cendres ; sur les plantes ou sur la chair des animaux, sur différents minéraux et spécialement les métaux.