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les doctrines chimiques en france

abord, si étrange ! Écoutons-la, telle qu’elle apparaissait aux lecteurs de Biringuccio :

« Il me semble, dit le chimiste, que la calcination du plomb faite par feu de rabat ou de réverbération fait un merveilleux effet, et digne de n’être omis par silence parce qu’on trouve en effet, car ils croissent huit à dix pour cent de poids plus qu’avant la calcination. Dont considérant quelle est la nature du feu, lequel toutes choses diminuant leur substance consumée, c’est chose admirable d’où procède cela que devant diminuer le poids, on le trouve cru. Car ayant longtemps été au feu, il semble qu’il se doit consommer une partie. Ce qu’on voit au contraire. Par aventure que ce serait par la nature du feu élémentaire, qui là-dedans se consume. Et pour rendre raison à telle affaire, on dit que le corps tant plus est dense en sa nature, tant plus est gras (ou bien croissant de poids) et de telle composition du plomb lui étant levé du feu, comme un métal mal mêlé, les parties grasses et aqueuses deviennent solides : parce que étant encloses, l’air qui les tenait en quelque légieresse est déchassé : et ainsi comme chose abandonnée choit en soi-même, et ainsi vient à demeurer plus en sa gravité ou par auteur. Comme encore on voit advenir le même à un corps d’un animal mort, lequel en vérité pèse beaucoup plus que le vif. Car comme on voit étant résous les esprits qui le soutiennent en vie, il choit. Et ne sont les dits esprits (qu’on puisse comprendre)