Page:Metzger - Les doctrines chimiques en France du début du XVII à la fin du XVIII siècle, 1923.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
377
essai sur la chimie expérimentale

autre que substance avec qualité d’air qui le soulèvent vers le ciel et l’alégissent, laquelle substance séparée, les forces accroissent aux choses graves qui le tirent vers le centre. Et ainsi se résout le doute que j’ai proposé[1]. »

Cette manière d’expliquer l’augmentation de poids des métaux calcinés ne fut jamais adoptée par tout le monde… Beaucoup de savants attribuèrent ce phénomène à l’addition de quelque matière étrangère à la substance même du métal. Quelques-uns pensèrent que c’est la suie qui augmente le poids de cette chaux[2] ; d’autres que le vase dans lequel on fait l’opération rentre dans les pores de l’étain et du plomb pour les transformer en chaux[3] ; d’autres encore que ce sont les vapeurs du charbon qui s’ajoutent au poids de ces métaux[4] ; d’autres que c’est au sel volatil contenu dans le charbon que le phénomène est dû[5], d’autres que c’est le sel mercuriel qui est la véritable cause de cette augmentation[6], d’autres enfin que c’est l’humidité attirée par la calcination qui s’ajoute à la chaux des métaux et en augmente le poids[7] !

Parmi toutes les opinions qui furent alors émises pour rendre compte de ce paradoxe apparent, celle

  1. Biringuccio, Pyrotechnie, p. 41.
  2. Opinion de Caesalpin, Rey, p. 79.
  3. Rey, p. 81.
  4. Rey, p. 83.
  5. Rey, p. 85.
  6. Rey, p. 90.
  7. Rey, p. 95.