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les doctrines chimiques en france

une double classification réciproque des acides et des alcalis.

Mais doit-on appeler alcali toutes les substances, quelles qu’elles soient, qui réagissent avec les acides ? les huiles, les résines, la térébenthine par exemple dont la fermentation au contact de l’acide vitriolique donnent de la chaleur et des flammes ? Il semble que la théorie alors admise englobe trop de faits disparates et par suite s’applique difficilement ; à l’ensemble des opérations. « On a saisi avidement, dit le secrétaire de l’Académie des sciences, le système ingénieux des acides et des alcalis et M. Homberg juge qu’on pourrait bien l’avoir rendu trop général. Dès que l’on voit une fermentation de deux matières mêlées ensemble, ou une effervescence, ou une ébullition, ce sont aussitôt des acides et des alcalis, et l’on est content de cette explication[1]. »

Et cependant, les résines réagissent avec les acides de toute autre manière que les alcalis ordinaires ; ces corps ne se ressemblent donc pas et le chimiste doit connaître les raisons de leurs dissemblances. « L’on pourrait demander, dit Homberg, pourquoi les violentes effervescences des acides sur les alcalis ne sont pas aussi bien accompagnées d’une flamme que celles des acides sur les liqueurs sulfureuses ; il paraît y avoir deux raisons principales de cette différence ; la première est que, dans l’efferves-

  1. ADS, 1701, H 66 M 95.