Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/474

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458 ZOR obtenir de rascendant que par l’erreur. Qui oserait dire qu’aujourd’hui même ces idées sur la manière d’endoctriner et de régir les peuples sont complètement détruites ? et quelle force durent-elles avoir il y a plus de deux mille ans ! Aussi voyons-nous partout les idées de civilisation et de société s’établir de par une révélation , et à l’aide de faits qualifiés de miracles. Il n’est point jusqu’à Pytliagore qui , en instituant son école de mathématiciens , n’insulte au bon sens en racontant ses métamorphoses , en montrant sa cuisse d’or , en rappelant ses conversations avec Apollon. Ne balançons donc pas à mettre Zoroastre au nombre des imposteurs qui ont annoncé des mensonges à la face des peuples ; mais aj outons, pour lui rendre j ustice, qu’il ne consentit à l’imposture que parce qu’il la croyait indispensable pour conduire la foule dans les voies d’une religion élevée et d’une morale pure. Tel est en effet le mérite du Zend-Avesta , et quoi qu’en disent quelques e’crivains , nous ne voyons pas que sa conduite ait démenti ses préceptes. Rien ne prouve que passionné d’abord pour un système religieux des plus nobles , il soit ensuite devenu courtisan et persécuteur. Rien ne prouve non plus qu’en se rendant à Balkh , il ail obéi à des espérances sordides , et suivi les conseils de l’avarice. Sans doute la Bactriane faisait, dès une époque très-reculée, le commerce de l’or que l’on retirait des montagnes voisines • mais en même temps la Bacirianc était depuis long-temps civilisée, et c’est là que les mages faisaient alors leur résidence principale. C’est donc là que Zoroastre devait se rendre de préférence. Reste à apprécier maintenant et le caractère et le rôle de cet hom-ZOR me célèbre dans le drame dont est le principal acteur. Nous avons avancé que ce rôle se borna à celui de réformateur. En eff’et , bien antérieurement à Zoroastre, il existait dans l’Iran un culte analogue et presque identique. Ce culte même n’est pas le premier qui se montre dans l’ordre chronologique, et il est précédé d’une autre religion simple , vague, et dont il est presque impossible de saisir la forme. On sait que selon les mahométans et les parses modernes, l’ancienne monarchie perse fut successivement régie par trois grandes dynasties , avant lesquelles auraientexisté, s’il faut s’en rapporter à l’autorité, au moins douteuse , du Dabistan (Calcutta, 1809) et du Desatir (Bombai, 1820 , avec trad. persane et angl.), les Mahabadiens, dits aussi Yezdaniens , Sipassiens , Sassaniens, Fersendadjis. Des quatre dynasties que nous fournirait ce calcul, la quatrième seule est postérieure à Zoroastre. Faisons abstraction de celle - ci. Aux trois qui nous restent correspondent trois âges religieux différents. A la tcte du second et sous le célèbre Dchemchid ( selon les uns, Sem, suivant les autres, l’Achsemenes des Grecs ) , se fait voir Héomo , Hom , Oum ou Omomi. A la tête du troisième et sous Gustasp, se présente Zoroastre. Le premier ne semble être sous l’influence d’aucun prédicateur de révélations : la loi de cette première époque est la loi naturelle. Celle de Dchemchid et de Hom est la loi parlée ou révélée. Celle de Zoroastre et de Gustasp est la loi écrite. Mais quels rapports y a-t-il entre ces trois ensembles religieux ?

Ne diff’èrent-ils entre eux qi 

par l’ancienneté et l’avantage d’avol été, le second révélé, le troisièr* I