Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 52.djvu/475

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ZOR fixé par récriture ? Ou bien faut -il , avec Zoëga, faire passer successivement les peuples de riran par toutes les phases des aberrations religieuses , les conduire de ramulétisrae ou fétichisme , qualifié adiacritolâtrie , et se compliquant, d’une part, avec la nécrodulie (culte des morts) , de l’autre , avec l’hestiolâtrie ( adoration du foyer ) , au culte du feu , des éléments et des astres j épuiser ensuite ce sidérisme qui prend la création pour le créateur et l’être inorganique et brut pour le moteur intelligent ? Ces conceptions , froidement analytiques et certes peu en harmonie avec la tendance et la marche naturelles de l’esprit humain , n’ont en leur faveur aucune probabilité historique. Le Desatir lui - même ne donne que peu de renseignements sur ce culte primitif. Cependant, comme on sait que la religion prêchée sous Dchemchidanathématisait le culte des devs, il faut admettre que le vulgaire du moins ou que quelques sectaires rendaient hommage à ces intelligences malfaisantes. Cet hommage était-il combiné avec le culte des bons génies, ou ne s’adressait-il qu’aux principes du mal , sans qu’on imaginât qu’il dût y avoir dans le ciel un contre-poids ? C’est ce qu’il nous est impossible de décider , à moins que l’on ne trouve quelque document ultérieur. La première supposition semble pourtant , de beaucoup, la plus plausible. Quoi qu’il en soit, il est certain que, sous les princes pichdadieus, on reconnut l’existence et même la prééminence du bon principe , ainsi que celle de ses génies secondaires, sur Ahriman et ses créatures. Malgré cela , il paraît que, soit par suite de la terreur qui semble avoir été pour beaucoup dans les formes et les rites des religions anciennes , soit afin d’avoir des ZOR 459 auxiliaires pour commettre le mal , beaucoup de mages s’attachèrent au culte des mauvais génies. Selon Zoëga , toujours aussi tyrannique , aussi inflexible dans ses analyses , les peuples, à cette époque, auraient admis le dualisme, mais en attribuant la même puissance aux deux principes ; et ce serait plus tard, à l’apparition de Zoroastre, par exemple, que l’on aurait considéré Ahriman comme inférieur à son rival en pouvoir, ainsi qu’en durée, et plus tard encore, que par une épuration transcendantale , on aurait élevé au-dessus et d’Ormuxd et d’ Ahriman un principe snprêine, unique, vraiment absolu et tout - puissant. Creuzcr repousse formellement cette gradation, comme peu conforme au génie de l’Orient (il eût pu dire de toute l’humanité ) , et développe l’opinion que nous avons exposée la première. Au reste, il avoue, avec llerder, que tout ce qu’on peut avancer sur ce point se réduit à des conjectures plus ou moins ingénieuses , tirées des localités , des accidents extérieurs , et peut-être des relations de peuple à peuple, toutes causes occasionnelles de dogmes que l’on a regardés comme primordiaux et fondamentaux. Ainsi la vue d’un sol imprégné de naphte, et brillant d’illuminations spontanées , les conduisit au culte du feu. L’habitude de demeurer sur des cimes élevées les famiharisadebonne heure avec la connaissance de quelques faits astronomiques. De là bientôt l’astrologie et le sabéisme. Or, ces deux faits, avec la pyrodulie ou la pyrolâtrie, sont justement ce que toute l’antiquité attribue aux ma ges . 1 1 ne reste plus qu’à assigner l’origine de l’idée de dualité ou de lutte. Mais on sent comment elle naquit chez des peuples belliqueux et