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dant, le P. Violier, aumônier de Chanut, croyait que le cartésianisme était contraire au mystère de la transsubstantiation, et il s’efforça de le prouver dans une longue correspondance avec Clersellier. Bayle appelle ce dernier l’illustre M. Clersellier, l’ornement et l’appui du cartésianisme (voy. la Dissertation de l’essence des corps). Il traduisit les objections faites contre les Méditations physiques de Descartes, réunies à la traduction de ces méditations par Charles d’Albert, duc de Luynes, Paris, 1647, 1661 et 1675, in-4°. Il fut l’éditeur : 1. des Lettres de Descartes sur la morale, la physique, la médecine et les mathématiques, Paris, 1667. 3 vol. in-4°. ; II. du Traité de l’homme, du monde, ou de la lumière, avec une préface, etc., Paris, 1677, in-4°. ; III. des Principes de la philosophie de Descartes, Paris, 1681, in-4°. : ils sont traduits par Claude Picot, revus et corrigés par Clersellier, IV. des Œuvres posthumes de Rohault, Paris, 1682, in-4°. Clersellier mourut le 15 avril 1684; âgé de soixante-dix ans. — Son fils partagea ses travaux, et traduisit la préface de Florent Schuyl, mise au-devant de la version latine du Traité de la lumière de Descartes, dans la 11e. édition donnée par son père du Traité de l’homme, etc., Paris, 1677, in-4°. V — ve.

CLERVILLE (Louis-Nicolas, chevalier de), après avoir servi longtemps en qualité d’ingénieur avec les plus grands talents, surtout aux sièges de Crémone en 1647 et 1648, obtint le grade de sergent de bataille en 1650, et alla servir en Guienne en 1651. On lui accorda le brevet de maréchal-de-camp le 21 septembre 1652. Il servit ensuite aux sièges de Ste.-Menehould, de Stenay, de Landrecie, de Condé et de St. Guilain ; dirigea les attaques de ceux de Valenciennes eu 1656, de Montmédy en 1657, de Dunkerque et d’Ypres en 1658. On créa en sa faveur la charge de commissaire-général des fortifications et réparations des villes de France. Il continua de servir, avec la plus grande distinction, aux sièges de Douai, de Tournai, de Lille, de Besançon, et il obtint le gouvernement de l’île et de la citadelle d’Oléron en 1671, et le conserva jusqu’à sa mort, en décembre 1677. Vauban lui succéda dans la charge de commissaire-général des fortifications. On a du chevalier de Clerville : I. Lettre sur l’histoire généalogique des familles royales d’Espagne, Paris 1644, in-4° ; II. Mémoire sur ce qui reste à faire au port de Cette pour enlever les sables et le perfectionner, Montpellier, 1677, in-4°. ; III. Discours sur les ouvertures, vulgairement appelées Graus, par lesquelles les étangs de Languedoc se déchargent dans la mer, 1665, in-4°. IV. Carte des montagnes de la haute Auvergne, Paris, 1642. Il a laissé un rapport manuscrit sur le projet du canal de Languedoc, que Colbert l’avait chargé d’examiner. D. L. G.

CLÉRY, né dans un village des environs de Versailles, en 1762, fut le frère de lait du duc de Montbazon, depuis prince de Rohan. Par la protection de Mme de Guéménée, il fut nommé valet-de-chambre-barbier du dernier fils de Louis XVI, et, en 1792, Pétion, maire de Paris, le désigna pour faire le service de valet-de-chambre auprès de Louis XVI, dans la prison du temple. Il s’acquitta de ce dangereux emploi avec beaucoup de zèle. Ce prince le recommanda à sa famille dans son testa-