Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/20

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8 CLÉ raison que la fuite de ces jeunes filles ne fût regardée comme une violation de la trêve, envoya prévenir Porscnna qu’il allait les lui renvoyer aussitôt, et se mit lui-même à la tête de la tronjie qui les reconduisit au camp des Étrusques ; mais les ïarquins se placèrent sur le chemin pour les enle-A’cr. La violence de cette famille e’tait trop connue pour ne pas inspirer le plus légitime effroi ; le consul, de’tcrininé à faire connaître à Porsenna celte tentative perfide, eut le bonheur de pouvoir lui envoyer sa fille Valérie , qui était du nombre des fugitives. Aluns saisit avec joie l’occasion d’agir selon ses sentiments secrets, et de s’opposer à une entreprise injuste. II accourut avec vn grand corps de cavalerie sur le lieu de l’attaque , et mit en fuite les agresseurs. Porsenna , indigné contre les Tarquins , leur ordonna de sortir de son camp. Il voulut ensuite savoir qui des jeunes filles avait excité ses compagn-îs à prendre la fuite ; délie alors se nomma , et déclara qu’elle seule était coupable. Porsenna, qui avait de la grandeur d’ame, înit en liberté, non seulement les otages, mais même les prisonniers qu’il avait faits ; de plus , il fit présent àClélic d’un beau cheval, richement cnharnaché. C’est probablement ce don qui fit croire à plusieurs auteurs que Clélie s’était enfuie sur un cheval qu’elle avait trouvé par hasard. Aurélius Victor et Florus sont de cette opinion , que plusieurs peintres ont adoptée lorsqu’ils ont retracé ce fait. Tite-Live ne fait point mention de cette cir constance ; il dit que les jeunes filles traversèrent le fleuve à la vue des Toscans , qui leur lançaient des flèches de tous . ôtés. Quoi qu’il en soit, on éleva dans !a VoieSacrée une statue équestre à Clélie, qui fut la première personne de son scc boDorc’c de ccUc dislinc-CLÉ tion. Selon Plutarque, cette statue subsistait encore de son temps ; mais Denysd’flalicarnasse, un peu antérieur à lui, assure qu’elle avait été consumée par le feu. Au reste, on doit observer que, quoique l’action de Clélie n’ait en elle rien d’extraordinaire et d’impossible, elle a été regardée comme fabuleuse par plusieurs auteurs ; elle appartient en effet à une époque dont les historiens se sont plus à relever par le merveilleux un grand nombre de circonstances ( Foj’. Horatius Coclès et MuciuS SCEVOLA ). D — T. CLEMANGIIS ( de ). Fojr. Cla-MENGES. CLÉMENCE DE HONGRIE , reine de France , femme de Loois X, surnommé le Butin, était fille de Charles-Martel, roi de Hongrie. Elle fut accordée en mariage à Louis X, l’an i3i5, quoique Marguerite de Bourgogne , sa première femme, vécût encore : il avait été forcé de la répudier à cause de son inconduite. Comme elle mourut aa moment où Clémence arrivait , les historiens ont généralement cru que sa mort ne fut pas naturelle. Clémence, citée comme ime des plus belles femmes de son temps, ne vécut guère plus d’une année avec Louis X, qui périt Je 8 juin 1 5 1 6. On pense généralement qu’il fut empoisonné. La France resta cinq mois sans roi, parce que la reine était enceinte ; un parti composé de bons Françiis déconcerta les projets de ceux qui voulaient disposer de la couronne, et fit déclarer que si Clémence accouchait d’un fils , le trône appartiendrait à cctenfant. Elle accoucha en effet d’un fils, qui reçut le nom de Jean ; mais il ne vécut que cinq jours. Quelques historiens le mettent au nombre des rois de France ; l’usage de ne pas le compter a prévalu. Clémence, dont la santé avait été altérée par le chagrin que lui causèrent la