Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/21

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CLÉ mort de soh m-iri et la perfe de son lils, ne leur survécut que douze ans, ne se mêlant point des affaires de l’e'tat, tout occupée de son salut et du soulagement des pauvres, et souvent obligée d’acheter par des privations personnelles le plaisir qu’elle trouvait a secourir l’indigence. E ;le mourut à Paris, à l’hôtel du Temple, le i5 octobre 1 328, n’ayant jamais eu sujet de regretter d’avoir fixé son séjour en Frmce, lorsqu’aucuu intérêt ne l’y arrêtait plus. Les rois Charles-le-Bel et Phitip()e de Valois ajoutèrent à ses revenus , dont elle faisait un si noble Usage , et les princes eurent pour elle les plus grands égards ; ainsi, en perdrint tout pouvoir, elle vit augmenter sa considération : c’est le plus bel éloge qu’on puisse faire de sou caractère. F— E. CLÉMENXE-ISAURE , illustre dame toulousaine qui ranima dans sa Patrie le goût et Tauiour des lettres, à fa fin du 1 5*. siècle.Toulouse avait une institution littéraire dont l’origine est inconnue, mais qai était dé,. ancienne en 1 325. Ou l’appelait Collège du gai savoir, ou de la gaie science. Sept poètes, formant un corps qui avait un chancelier, et qui conférait les grades de bachelier et de docîeur, euseignaient/ej/ojs d’amors, appelées aussi //.suri du gai savoir^ dans leur palais ou dans le jardm de ce palais. En i3.i5, ils écrivirent une lettre eu vers à tous les poètes de la langue d’hoc , pour les inviter à une fête littéraire fixée au 3 mai i32 4 , }>romettant une violette d’or Jin à ’auteur du meilleur poërne. Ce prix fut adjugé à Arnaud Vidal y^ ^^oy. Vidal). Les capitouls invités à cette fête offiîrent de fournir dorénavant la violette d’or fin. La lettre circulaire des sept poètes est conservée dans les registres du collège. On y IX. CLÉ 9 trouve aussi la poétique qu’ils firent rédiger par Molinier,leurchanceUer, et jju’ils publièrent en 1 556 ( F’ojy. MoLiNiER ). L’article 1 4 de leurs ordonnances ou statuts, qui précédé^ •rent la publication de leur poétique , porte que les seigneurs qui jugent les ouvrages, et qui donnent les joies (les prix), sont nommés maintenetirs du gai savoir ou d’amors. Dans les lettres patentes de cette publication, ils disent que, pour augmenter l’édat de la fête annuelle du 5 mai ^ ils on : ajouté une églautine et un souci d’argent à la violette d’or^/i. Jean, roi d’Aragon, ayant reçu un exemplaire de la poétique de Molinicr , envoya, en i588, des ambass^ideurs à Charles VI pour lui demander des poètes toulousains, qui allèrent eu effet instituer la gaie science à Barcelonne : un pareil établissement se forma dans la suite à Tortose, sous le roi Martin. A cette époque, les capitouls de Toulouse , menacés d’un siège, détruisirent le faubourg des Auguslins, où étaient situés le palais et le jardin des sept mainteneurs. Accueillis au Gipitole pour leurs gais exercices, ils n’acceptèrent cet asyle que provisoirement, et l’espoir de recouvrer leur propriété s’est perpétué chez leurs successeurs. Gnquante ans ne s’étaient pas écoulés depuis cette translation, et déjà les fleurs fournies jar les capitouls étaient dégénérées. Cette institution , après avoir langui près d’un siècle , allait j)érir, lorsque ClémL^cc - Isaure la ranima par sa fondation magnifique. Quelques-uns la font descendre des anciens comtes de Toulouse. Soa épitaphe porte seulement que sa famille était illustre, Ex dard Isaurorum familid ; qu’elle raeurut à cinquante ans ; qu’elle n’avait pas été mariée. On y détaille les revenus qu’élis laissa à la ville pour servir