Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/31

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CLÉ goire VIII. 11 s’appelait Paulin, était romain de naissance et cardinal-ëvêque de Palestrine, Le nouveau pape dut s’occuper d’abord de faire sa paix avec les Romains. Le sujet de la discorde était la ville de Tusculum, qui, pour se soustraire à la puissance et à la jalousie des Romains , s’était mise sous la protection du pape. Les Romains Grent promettre au pape de la leur remettre aussitôt qu’il en serait maître absolu, ce qui s’exécuta, comme on peut le voir à l’article de Cé-Icstin m, son successeur. Avant de quitter Pise, Clément III exhorta les peuples à la croisade. Jérusalem venait de tomber au pouvoir de Saladin. Les désastres des chrétiens avaient causé la mort d’Lrbain III. Grégoire III , dans un pontificat de deux mois , n’avait sonj^é qu’à ébranler de nouveau l’Occident pour défendre la Terre-Sainte. Clément termina l’ouvrage que son prédécesseur avait commencé. 11 fit partout prêcher la paix entre les latins et la guerre aux musulmans. Ce fut la 5’". croisade qui eut lieu sous Philippe - Auguste et Richaid. Clément mourut le 28 mars 1 1 9 1 , après avoir occupé le St.-Siége pendant trois ans et deux mois. D— s. CLÉMENT III, anti-pape. ( Foy. GuiBERT , archevêque de Ravenne. ) CLÉMENT IV { GuiDo Fulcodi, ou Guy Foulquois , Foulques , ou Fouquet), né à St.-Gilles, de parents nobles , au commencement du 1 3". siècle, fut successivement militaire, jurisconsulte , secrétaire de Louis IX, marié, père de famille, veuf, prêtre, chanoine, archidiacre, évêque, cardinal et pape. Il dut son avancement à la protection et à l’amitié de S. Louis, qu’il avait servi avec beaucoup de zèle dans un grand nombre de commissions importantes. Ou a dit qu’il vou-CLÉ ig lut dissuader ce monarque de sa se* conde croisade ; mais cette assertion parait démentie par la lettre que Clément lui écrivit en i’i66, à l’occasion de la construction de la ville et du port d’Aiguemorte , de ce port qui devait , disait-il, favoriser les embarcations pour la Terre-Sainte. Alarmé des progrès de Bondocdar , sulthân d’Egypte , qui menaçait Sl.-Jeaa d’Acre , il engageait le roi de France à une seconde expédition, mais il n’approuva pas d’abord le projet que ce prince forma d’y aller en personne. Son attachement pour la France et sa reconnaissance pour son ancien maître ne l’empêchèrent pas de se montrer , contre ce prince même , un inflexible défenseur des droits du Saint-Siège ; mais ces démêlés, qui furent terminés par la Pragmatique Sanction , ne lui firent pas oublier les bontés du roi , et il ne cessa jamais de témoigner une haute estime pour les vertus de ce prince. Foulques s’était essayé à l’exercice de l’autorité pontificale dans sa légation en Angleterre. Chargé de défendre les droits de Henri lll contre Lcincester , les évêques et les barons , il lança l’excommunication et l’interdit contre ceux qui avaient méprisé sa médiation , et contre les villes maritimes qui s’étaient opposées à son débarquement ; mais , pour cette fois , les foudres de l’Église furent impuissants^^ et la guerre civile et l’anarchie continuèrent à déchirer l’Angleterre. Foulques n’en reçut pas moins le prix de sa conduite énergique ; il fut choisi pendant son absence pour succéder à Urbain IV. L’élection se fit à Péroiise, le 5 février 1 265. On assure qu’il refusa long-temps la tiare, tt qu’il se jeta même aux pieds des cardinaux pour les engager à roumr le conclave. 11 se hâta de se rendre en Ita-