Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/32

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ao- CLE lie, à travers raille dangers, aussitôt qu’il eut appris son exaltation j Mainfroi, ennemi déclaré de la cour de Borne, faisait garder tous les passaes, dans l’intention de se saisir de^sa personne , et i ! ne Ini échappa qu’en se déguisant en mendiant. Ce fut pendant sou pontificat que X immiséricordieux Charles d’Anjou, comme l’appelle Mézerai, ayant vaincu et fait prisonnier le jeune et malheureux Conradin , le fît périr sur l’écliafaud. Clément IV avait ratifié la donation du royaume de Naples, faite par son prédécesseur au frère de S. Louis. Cette circonstance a donné lieu d’accuser le pape d’avoir conseillé le supplice de l’infortuné compétiteur de ce prince. Quelques écrivains allemands racontent que le vainqueur ayant consulté le S. Père sur le sort de son captif, Clément lui envoya une médaille sur laquelle on lisait d’un côté : a La mort » de Conradin est le salut de Charles, » et de l’autre côté : « La vie de Conradin est la perte de Chailes. » Cette anecdote, dédaignée avec raison par presque tous les historiens français, a cependant été citée par Veily, et a laisse dans son esprit quelque doute sur la prt que le pape pouvait avoir eue à l’événement auquel elle se rapporte ; mais le trait qu’on impute au pontife est entièrement incompatible avec la douceur de mœurs qui le caractérisait. Charles n’avait d’ailleurs besoin d’aucun encouragement pour se montrer inexorable et féroce , cl l’on doit tenir pour certain que Clément IV n’approuva point cette atroce vengeance. Quelques papes se sont liviés , avec si peu de ménagement , à l’ambition de leurs familles , que la conduite toute opposée de Clément IV a fait l’admiration de la postérité. Il ne permit pas que ses. parents vinssent auprès de lui ; il leur défendit toute re-CLÉ coramandation. Il voulut que sa nièce fût mariée à un simple clievalier , et il ne promit que la plus modique somme pour sa dot. Il ne se montra pas plus favorablement disposé pour rétablissement de ses propres filles ; aussi embrassèrent-elles la vie religieuse danà l’abbaye de St.-Sauveur de Nîmes. Le P. Martenne a recueilli quelques ouvrages et les lettres de ce pape dans son Thésaurus anecdot. noc.tom. IL La plus curieuse est celle qu’il éciivit à son neveu , Pierre Gros , pour ôter » ses proches tout espoir de profiter deson exaltation. Clément mourut le 29 novembre 1268, à Viterbe, où l’on voit encore son tombeau. Il eut pour successeur Grégoire X. V. S — l. CLÉMENT V, élu pape à Pérouse le 5 juin 1 5o5, succéda à Benoît XI. Il se nommM Bertrand de Got,el naquit à Villandreau, dans le diocèse de Bordeaux. Son père était chevalier , et de la première noblesse du pays. Bertrand de Got ayant été f ;iit évêque de Cotrt rainges en l’igS, fut transféré à l’arJ chevêche de Bordeaux en 1 -299. Ce fiit là qu’il apprit la nouvelle de sa nomina-’ tion, que l’on attribue à l’intrigue la plus déliée. On assure que les caidinaux assemblés à Pérouse se divisèrent en doux factions , celle des Colonna et celle des Orsini ; que les Colonna, persécutés par Boniface VIII , avant intérêt de faire une nomination agréable à la France, avaient propose aux Orsinidc faire eux-mêmes le choix de trois sujets, parmi lesquels le parti contraire en indiquerait un ; que la. faction des Orsini donna dans ce piégo, et que Bertrand de Got étant un des trois nommés par elle, et celui sur lequel elle croyait pouv(»ir compter davantage, il fut aussitôt choisi par la faction adverse ; qu’en conséquence, Philippe eut tout le loisir de gagner P>ertrand de Got pour les drsseitis