Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 9.djvu/49

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CLÉ laî Gt , et dormit tranquillement. Quelques historiens rnpporlenl qu’on le trouva, dans cotte nuit, profondément endormi , avant auprès de lui son bréviaire ouvert à la page où était cité le meurtre d’Holophcrne par Judith. Henri III occupit alors à St.-Cloud la maison de camp^^ne de Pierre de Condi, cardinal-évêqiie de Paris, qui avait refusé de prêter serment à la ligue. Le lendemain , i "". septembre , J.icques Clément est introduit dans la cliauibre du roi. Il portait un couteau liu dans sa manche. Il fait une profonde révérence au monarque, présente les lettres dont il est porteur, et s’annonce comme étant chai-gé d’nn message important et secret. Henri commande à ceux qui sont auprès de lui de se retirer, et, tandis qu’il est occupé à lire les lettres qu’on vient de lui remettre, l’affreux régicide lui plonge son couteau dans le bas-ventre ; le prince le retire avec effort , il en frappe le monstre au-dessus de l’œil gauche, et s’écrie : « Ah ! le » méchant moine î il m’a tué, qu’on » le tue. » A ce cri , les gardes et plusieurs seigneurs accourent. La tiucsie était avec eux : « Le malheureux assassin se tenant , dil-il , ferme vis-àvis du roi , j’eus crainte qu’il eût » encore quelque arme et dessein d’offcnser sa majesté, ce qui me fit » prendre l’épée au poiog, et lui bàillaut des gardes coulre l’estomac, » je le poussai et je le jetai dans la » ruelle, et il fut ioconliuent tué par » Its autres, nonobstant que je leur » criasse qu’ils n’eussent à le tuer. » D’Aubigné paraît s’être trompé en disant que le procureur-général introduisit lui-même Jacques Clément dans la chambre du roi , a ou il commit » son exécrdbie parricide en sa prcscnce ; ce qvi l’anima si fort, qu’i ! » donna de son cpée à travers le cor jis CLÉ 57 » du jacobin , et le tua de ce coup » seul. » Et il ajoute : « Le coup de p la Guesie fut sujet à I)eaucoap d’in-B terprétations et de blâmes , |>our le » moins justes, en cela qu’un procureur-général en devait savoir nmportance et contenir srs mains. » Cependant , Mérerai dit que la Guesie se contenta de frapper du pommeau de son épée le visage du pariicide, et de Thou rapporte que ce dernier fut mis à mort par Montpesat de IvOgnac et Jean de Levis, baron de Mirepoix. Le corps de l’assassin fut exposé, traîné ensuite sur la claie, tire à quatre chevaux , mis en quatre quartiers , et brûlé sur la place devant l’église de St.-Cloud. Bientôt Clément passa dans Paris po’ir un véritable martvr. Les prédicateurs de la ligue deniandcreul qu’on immolât aux mânes du rt^gieidc qiielques-uns des prisonniers ( d’Aubigné ). Il parut une foule de libelles, imprimés avec des privilèges de la Stc.-Uoion, et approuvés par des docteurs en théologie ; tels étaient, entre .lutrcs : le Testament de Henri de F’alois ; Grd’ces à Dieu pour la justice du cruel tj’ran ; Discours véritable de Véirange et subite mort de Henri de Valois , et le Martyre de frère Jacques Clément , contenant au vrai toutes les particularités les plus remarquables de la sainte résolution et tris heureuse entreprise à V encontre de Henri de falois. Le portrait de l’assassin fut gravé avec les vers suivants : IJa jraae jacoinn . aommé j !tcq*«< Cl^mrnt i)aos le bourg dk Siioi-doml aae lettre prête A Henri Je V^loii , el i :e’tni :iitment , Vu couteau Tort poiotu <1*D> 1 etloraac lui pldDle. On plaça le portrait de Clément sur les autels. L’abbé de Longucrue prétend qu’on délibéra en Sorbonne si on denianderait à Rome sa canonisation, H fat question de lui élever une ï |>rc«eat4 :