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imprimé de lui que quelques notes sur trois livres de l’Histoire d’Arnolphe de Milan (Script. Rer. ital., t. 4), et quelques Tables des sciences et des arts, publiées à Venise après la mort de l’auteur, sous ce titre : Tabulæ præcipua scientiarium et artium capita digesta par ordiunem representantes ; mais il laissa un assez grand nombre de manuscrits qui se sont conservés dans sa famille. Ils sont écrits les uns en latin, les autres en italien, et ont tous pour objet la philosophie ou les sciences, tels que : 1° Ragionamenti quattro della storia filosofica, in-fol. ; 2° Sylvæ pro dissertationibus philosophicis, in-4o ; 3° de rerum existentia contra secpticos Disputatio, in-fol. ; 4° Demonstrationes Mathematicæ in ordine ad sphæram in-4o ; 5° Tractatus de horologiis, in-4o ; 6° Progetto della nuova conferenza da farsi sopra le scienze ed arti, in-fol., etc. ; enfin, ce qui fait voir que cet illustre ami des sciences avait en effet le goût des arts de l’imagination, un recueil intitulé : Carmina plura latina. G-é.


ARCHON (Louis), né en 165, à Riom, en Auvergne, où il mourut en 1717, fut licencié en Sorbonne, chapelain de Louis XIV, sacristain, de la chapelle de Versailles et abbé de St-Gilbert-Neuf-Fontaines. On a de lui une Histoire ecclésiastique de la Chapelle des rois de France, 1704-1711, 2 vol. in-4o. Cette histoire ne va que jusqu’au règne de Louis XIII inclusivement. Un 3e volume devait contenir l’histoire de la chapelle royale sous Louis XIV. Les Mémoires de Trévoux firent l’éloge de ce livre, dont M. Oroux préparait, en 1771, une nouvelle édition. A. B-t.


ARCHYTAS, de Tarente, 8e successeur de Pythagore, fut contemporain de Platon, qui suivit pendant quelque temps ses leçons. Il eut même le bonheur de soustraire le fils d’Ariston à la colère de Denys le tyran, qui voulait le faire périr. Archytas se livra particulièrement à l’étude des sciences mathématiques et mécaniques. Il n’est personne qui n’ait entendu parler de sa colombe volante. On lui attribue l’invention de la poulie, de la vis, de la crécelle, et la solution de plusieurs problèmes de géométrie. Ses profondes méditations ne l’empêchèrent point de se rendre utile à ses concitoyens. Sept fois consécutives il fut mis a la tête du gouvernement de sa patrie. Il commanda, dans plusieurs rencontres les troupes combinées de la Grèce, et ne fut jamais vaincu. Rigide observateur des préceptes de Pythagore, il disait a son intendant, qui, pendant son absence, n’avait pris aucun soin de ses biens : « Tu es bien heureux que je sois en colère ; car autrement je ne laisserais point ta négligence impunie. » Archytas périt dans un naufrage, et fut trouvé mort sur les côtes de la Pouille. Le souvenir de sa mort a été immortalisé par Horace dans la 28e ode du livre 1er.

Te maris et terræ, numerique carentis arenæ
  Mensorem cohibent, Archyta,
Pulverus exigui prope littus parva Matinum
  Munera : nec quidquam tibi prodest
Aeruas tentasse domos, animoque rotundum,
  Percurrisse polum, morituro.

Archytas avait composé plusieurs ouvrages, dont on peut voir les titres dans Stanley. Presque tous se sont perdus. Il nous reste cependant sous son nom un traité sur les Universaux, ou les Catégories, un fragment sur les Mathématiques et un autre sur la Sagesse. Le traité sur les Universaux a été publié en grec par Joachim Camérarius, à Leipsick, 1564, in-8o, et à Venise, 1571, in-4o, grec et latin. Le fragment sur la Mathématiques, édité d’abord avec d’autres opuscules, par Henri Estienne, Paris, 1557, in-8o, a été réimprimé, grec et latin, à Copenhague, 1707, in-4o, par les soins de Jean Gramm, Danois, qui l’a enrichi d’une dissertation sur ce philosophe. Thomas Gale, d’après Stobée, a publié le fragment sur la Sagesse, dans ses Opuscules mythologiques. Il serait possible d’en recueillir d’autres dans les écrits des anciens commentateurs. D. l.


ARCIMBOLDO (Jean-Angelo), archevêque de Milan, naquit en 1485, dans cette ville, d’une famille patricienne qui a fourni quatre prélats au même siége et plusieurs personnages distingués par leurs talents. (Voy.Ph. Argellati, Biblioth. Scriptor. Mediol., t. 1, 78-83.) Angelo fut attaché dans sa jeunesse au duc Maximilien Sforce, et lui rendit des services importants. Lorsque ce prince eut été dépouillé de ses États, en 1515, Angelo se rendit à Rome avec le cardinal de Sien. Il y fut accueilli par le pape Léon X, qui le créa référendaire apostolique, et le nomma son légat en Allemagne. De retour de cette mission, il fut envoyé par le duc François Sforce en Espagne pour complimenter le pape Adrien sur son élection. Les services qu’Angelo n’avait cessé de rendre à l’Église furent enfin récompensés par l’évêché de Novare. En 1529, l’empereur Charles-Quint le nomma l’un de ses conseillers, et lui conféra le titre de prince du saint empire. Angelo profita de sa faveur pour obtenir la confirmation des privilèges dont jouissait l’église de Novare, et pour lui faire restituer ceux qu’elle avait perdus dans les dernières guerres. Transféré par le pape Jules III, en 1550, sur le siége de Milan, il mourut le 6 avril 1555, et fut inhumé dans le tombeau qu’il avait fait élever au cardinal Jean et à Gui-Antoine Arcimboldo ses grands-oncles, tous deux archevêques de Milan. Angelo avait publié, l’année qui précéda sa mort, un catalogue des hérétiques dont la doctrine et les ouvrages étaient condamnés. Ce catalogue fut traduit en italien, et réimprimé par le fameux Vergerio (voy. ce nom) sous ce titre : Catalogo ove Arcimboldo, archives, di Milano, condanma e difama per heretici la magior parts de figliuoli di Dio, etc., con una riposta, 1554, in-8o. Cette édition, devenue très-rare, est recherchée des curieux. Le catalogue publié par Angelo est un de ceux qu’on retrouve dans le primus tomus Operum Vergerii, avec les notes de cet hérésiarque. W-s.


ARCISZEWSKI (Christophe), né en Pologne, vers la fin du 16e siècle, entra fort jeune dans l’armée polonaise, et s’éleva par degrés au rang de colonel. Ayant embrassé les erreurs des raciniens qui s’étaient répandus dans sa patrie, il fut obligé de s’en éloigner en 1622, et vint offrir ses services aux Hollandais, auxquels il fut très-utile lorsqu’ils enlevèrent la Brésil aux Portugais. Ils le nommèrent gouverneur