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ARI

naturæ, 1601, in-4o ; 6° une rhétorique en 4 livres, Anvers, 1569, in-8o, avec des notes d’Antoine Morales. On vante surtout ce dernier ouvrage : c’est, selon le savant Mayans y Siscar, un recueil d’excellents préceptes, disposés avec une méthode admirable. — Pierre Araus de Beauvidès, né à Toro, dans le royaume de Léon, docteur en médecine, voyages en Amérique, et donna à son retour : Secretos de Chirurgia, Valladolid, 1567, in-8o. D-g.


ARIAS (le Père François), célèbre ascétique, naquit en 1533 à Séville. Ayant embrassé la règle de St-Ignace, il professa la théologie dans différents collèges et fut nommé recteur de celui de Cadix. Doué de talents rares, il était encore plus recommandable par la pratique de toutes les vertus chrétiennes. Il renonça même à la carrière de l’enseignement, afin de se consacrer tout entier au service des prisonniers, pour lesquels il fut une image visible de la Providence. Député par ses confrères à Rome, il y assista à la cinquième assemblée générale de l’institut. Il mourut dans sa patrie, le 23 mai 1605, regardé comme un saint. On a de lui plusieurs ouvrages de piété dont St. François de Sales recommande la lecture, dans son Introduction à la vie dévote. Traduits de l’espagnol en latin par le P. Jean Busée, ils l’ont été depuis dans les principales langues de l’Europe. Les Œuvres spirituelles d’Arias ont été mises en français par Antoine Girard dans le 17e siècle, et par le P. Belon, Lyon, 1740, 2 vol. in-12. Le P. de Courbeville a traduit son Imitation de la Ste-Vierge, Paris, 1734, in-12. On trouve des détails sur Arias dans la Bibliotheca societatis Jesu du P. Nathaniel Southwell, et dans la Bibliotheca Hispana d’Antonio. W-s.


ARIBERT, fils de Clotaire II, roi de France, était frère de Dagobert Ier, mais plus jeune que lui, et né d’un autre lit. Il se trouvait auprès du roi son père quand celui-ci mourut : Dagobert, au contraire, était en Austrasie ; ainsi il eût été facile à Aribert de s’emparer des trésors de Clotaire II, et de se faire déclarer son successeur, s’il avait été d’un âge plus mûr ; mais il entrait à peine dans sa quatorzième année. Dagobert usa d’une grande diligence, s’assura des seigneurs puissants dans les divers royaumes soumis à son autorité, et ne fit aucune part au jeune Aribert. Cependant, par les pressantes sollicitations des grands, révoltés de cette injustice, ce dernier obtint une partie des provinces qui formaient le royaume d’Aquitaine, et se fit couronner roi à Toulouse, où il établit le siége de son gouvernement. Il mourut deux ans après, et ne laissa qu’un fils qui lui survécut peu. Comme la mort de cet enfant était utile à Dagobert, auquel les crimes ne coûtaient rien, les historiens l’ont accusé de l’avoir avancée. D. Vaissette, auteur de l’Histoire du Languedoc, prétend qu’Aribert laissa deux autres fils qui échappèrent aux poursuites de leur oncle, et il fait descendre d’eux d’illustres maisons. Si l’on réfléchit que Clotaire II mourut en 628, qu’Aribert alors touchait à peine à sa quatorzième année, qu’il cessa de vivre en 630, ayant au plus seize ans, on croira difficilement qu’il fut père de trois fils ; et l’on mettra les recherches de l’Histoire du Languedoc au nombre des flatteries que les généalogistes inventent pour satisfaire la vanité des grands. F-e.


ARIBERT Ier, roi des Lombards, fils de Gundoald, duc d’Asti, Bavarois d’origine, fut nommé roi par les Lombards, en 653, pour succéder a Radoald. Il établit définitivement la religion catholique sur le trône, et proscrivit l’arianisme. Du reste, la mémoire d’aucune de ses actions ne s’est conservée. À sa mort, en 661, il partages le royaume entre ses deux fils, Pertharite et Godebert. S-S-i.


ARIBERT II, roi des Lombards, était fils de Ragimbert, duc de Turin, qui, ayant usurpé, l’an 700, la couronne de Lombardie, associa son fils au trône, et mourut peu de mois après. Aribert fit mourir Liutbert, que son père avait dépouillé de la couronne ; il fit mourir aussi Rotharis, duc de Bergame, qui s’était opposés son usurpation. Il exerça contre la femme et les enfants d’Ansprand, tuteur de Liutbert, des cruautés inouïes. Il ne se montra généreux qu’en vers l’Église romaine, à laquelle il restitua, en 707, les biens qu’elle avait possédés dans les Alpes Cottiennes. Il passait pour aimer la justice, et l’on a raconté de lui, comme du calife Aaron Al-Réchyd, qu’il sortait de nuit, déguisé, pour se mêler parmi ses sujets, voir la manière dont ses officiers exerçaient leurs emplois, et apprécier par lui-même les plaintes du peuple. Ansprand, qu’il avait chassé de Lombardie au commencement de son règne, revint, en 712, l’attaquer avec une armée bavaroise. Aribert, abandonné par ses soldats, se jeta dans le Tésin pour s’échapper à la nage ; mais l’or dont il s’était chargé lui rendit plus difficile de se soutenir sur les eaux : il se noya. Son corps cependant fut retiré de la rivière et inhumé à Pavie. S-S-i.


ARIEH, rabbin. Voyez Juda (Léon de).


ARIEH, rabbin. Voyez Léon de Modène.


ARIENTI. Voyez Argenti.


ARIGISE Ier, duc de Bénévent, succéda, en 591, à Zotton, fondateur de ce puissant État. Il en reçut l’investiture d’Agiluphe, roi des Lombards. Il fit de nouvelles conquêtes sur les Grecs, auxquels il enleva, en 596, la ville de Crotone. Il mourut en 641, après cinquante ans de règne : son fils Aione, qui lui succéda, fut tué, l’année suivante, par les Slaves. Il fit place à Radoald, qui fut élu par le peuple et confirmé par le roi des Lombards. S-S-i.


ARIGISE II, duc de Bénévent, donné, en 758, pour successeur à Liutprand, par Désiderio, roi des Lombards. Arigise, qui avait épousé Adelberge, fille de Désidério, ne se soumit point à Charlemagne, lorsque le royaume des Lombards fut détruit ; il prit le titre de prince, déclarant que sa couronne était désormais indépendante ; il se fit sacrer par les évêques de ses États, et s’attribua tous les droits de la souveraineté ; mais, en 787, après treize ans de lutte, il fut enfin obligé de se reconnaître pour feudataire de la couronne d’Italie ; il promit un tribut annuel de 7,000 sous d’or, et il donna son fils Grimoald en otage pour l’observation de la paix.